Lettre à Fleur

Lettre à Fleur

Léo Brassens de Lacloche
00 Rue des Nimbus
1789 Les chants Élysées

Mme Fleur Pellerin
Ministre de la Culture

Lettre ouverte

Je me présente, je m’appelle Léo Brassens de Lacloche , auteur, compositeur, arrangeur, et ex interprète.
Depuis plus de trente ans, je compose des chansons. Comme beaucoup d’autres artisans de l’art mineur en français dans le texte, j’ai pu constater tout au long de ma vie combien il est tortueux voire suicidaire pour un provincial sans le sou, sans papa, sans réseau, avec le rien pour muse d’espérer vivre de son art. Hormis chanter ses propres compositions devant un public rare, ce que j’ai fait pendant vingt ans, quelles autres possibilités pour un créateur solitaire de faire connaître son travail ? Quand on sait le poids économique de la musique dans ce pays on est en droit de se poser certaines questions ? Il est inutile de vous avertir sur la qualité actuelle des produits manufacturés des majors car je suis persuadé que vous avez le bagage culturel en adéquation avec le poste qui est le votre et donc vous apercevoir que notre langue est dans les poubelles du star système et la musique réduite à quelques sons et rythmes à la mode. La chanson est un trésor qui doit être partagé par le plus de gens possibles.

Pour ma part, je continue de composer et d’écrire car cela est une nécessité et j’essaie d’aider d’autres créateurs à se faire connaître via le chantier des Bâtisseurs de Chansons. Tous les jours, je suis témoin de la richesse de notre patrimoine musico-poétique, à 99% inconnu car ignorée par les médias, maisons de disques, et empêché d’éclore à cause de la rente que la SACEM entretient pour une minorité d’héritier via tout un réseautage économico-médiatique planquée derrière leurs barbelés. Par ailleurs, les festivals subventionnés par votre ministère ne programment que très peu de ces artistes et il n’existe pas de véritable tremplin pour eux alors que leurs créations méritent d’être connues et reconnues. Au-delà de cette flagrante injustice, il s’agit du patrimoine de la chanson française pour les générations futures que nous voulons défendre. Et surtout à l’instar de celle pour le spectacle vivant nous aimerions une réelle mission du service public pour les petites mains qui créent des chansons sans avoir la possibilité de les défendre eux même devant un public. Les intermittents du spectacle sont subventionnés alors pourquoi pas nous ? Enfin, nous préférerions que la filière soit plus équitable et ouverte aux divers talents sans passer par Paris.
Les médias publics qui sont payés par nos impôts ne devraient-ils pas remplir cette tâche et ainsi répartir équitablement les mannes collectées plus ou moins raisonnablement par notre très chère Sacem. Eh oui encore elle.
Je vous invite donc à visiter le site des « Bâtisseurs de chansons » afin de prendre la mesure de mes paroles et vous inciter à agir en notre faveur.

Léo Brassens de Lacloche

La _colere

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